Source: Québec Forte et Fière

C’est l’automne et les médias soulignent cette semaine les 30 ans du dernier référendum sur la souveraineté du Québec. J’avais voté non. Je l’ai regretté amèrement quand je me suis rendu compte que mon camp avait triché. Des médias comme des poches pleines étaient partis en mission. On devait sauver le Canada à tout prix et point de péché quand l’objectif est noble. Il y a eu complot. Le Oui a été battu par l’argent, entre autres, et oui, ça arrive.

L’opposition à Bruno Marchand semble en difficulté, si on se fie au dernier sondage Segma-Le Soleil-Radio-Canada de lundi matin. Le maire sortant passe la gratte avec 40% des intentions de vote. Comme communicateur d’expérience qui a passé de nombreuses années dans les salles de rédaction de médias et évidemment, comme ex-candidat aux actuelles élections, j’ai assisté à la campagne comme on assisterait à un spectacle de David Copperfield mais derrière lui. Le résultat ne me surprend pas. L’opposition n’a pas contre-performé autant que Bruno Marchand a été épargné.

Le parti pris de quelques médias est évident. C’est grave dire ça, hein? Ok. Trouvez-moi un seul véritable mauvais reportage sur Bruno Marchand dans les médias imprimés de Québec et dans la télévision et la radio d’État. Y’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Pourtant, malgré un taux de satisfaction (50% dont seulement 15% de très satisfaits) loin de la lune de miel et toujours une majorité de gens opposés au projet de tramway, malgré un gros zéro pour l’itinérance zéro et une population on ne peut plus polarisée, Bruno Marchand brille dans votre écran et sur papier. Il semble impeccable. Le lundi il promet 100 millions sur 3 ans dans St-Roch, deux jours plus tard, c’était finalement 15 ans. Pas grave, on l’aime tellement. Rien ne lui colle dessus. Il déjoue les radars. Il est hypersonique. C’est la première fois que je vois une personnalité politique aussi exempte de défauts. Qu’attend-on pour l’envoyer à Ottawa ou à l’ONU ou en mission dans une autre galaxie? C’est rare, ça.

Quel est donc ce si grand intérêt de voir le maire sortant l’emporter le 2 novembre?

Le tramway
Des gens influents et de nombreux leaders d’opinion voient en ce projet l’occasion de sortir Québec de ses éternels complexes face à Montréal et d’en faire enfin une vraie ville aux accents modernes et européens. Oui, Québec est complexée et ces personnes sont en mission. L’orgue de l’Église de la paroisse St-Mathieu ne devait-il pas la sauver d’une démolition certaine? La ville de Wells en Angleterre n’est que ville que parce qu’elle a une cathédrale. Sans cette dernière, ce n’est rien de plus qu’un beau bled perdu. C’est bien connu, les complexés misent sur les choses, le cosmétique, les apparences quand en fait, ce qui fait réellement la force d’une ville, ce sont ses gens! Une Église pleine, orgue ou pas, survivra. Difficile alors de miser sur les gens quand on divise autant. Ça prend donc des bébelles.

Pour d’autres comme la Caisse de dépôt, le tramway, ce sont des milliards à Alstom, principal fournisseur du projet et dont la Caisse est également actionnaire. Sommes-nous surpris de voir publiée une étude favorisant le méga-chantier? Aurait-on pu confier celle-ci à une firme qui n’est pas juge et parti donc pas CDP Infra? Bien sûr que non! Ça n’aurait peut-être pas fonctionné.

Les personnalités
Les mêmes complexés voient en Bruno Marchand une image vendeuse pour Québec après 14 ans de baboune autoritaire signée Régis Labeaume. Voir l’émule de JFK s’afficher avec sa nouvelle flamme rend tous les autres participants à la médiasphère politique d’une platitude infinie, surtout à Montréal. Encore une fois, beaucoup de cosmétique, rien de très rassembleur, si ce n’est pour les badauds à la Paris Match et au 7 Jours.

Et la démocratie?
Un couronnement médiatique, c’est toujours préoccupant. Est-ce que la culture Fox News est arrivée à Québec? Peut-être. Est-ce que Bruno Marchand est une mauvaise personne? Pas du tout. Est-ce qu’il mérite de ne pas être challengé davantage sur son bilan des 4 dernières années? Encore moins. C’est désolant. Pourtant, il semble être capable de se défendre, non? Pas de chances à prendre. On doit sauver Québec à tout prix. Avec des promesses vides, des mots, beaucoup de mots et un tramway. C’est la recette qu’on vous prépare et que vous devrez manger, que vous le vouliez ou non.

Comme en 1995, je crois qu’il y a complot, un petit, disons. Oui. Moi qui déteste les complotistes, ma vaste expérience dans mon domaine et mon pif pointent dans cette direction. Ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier mais en Amérique du nord, on a encore le droit au moins de nommer ces tristes choses. Désabusé, je le fais. Je trouve ça dangereux, surtout que des dizaines de millions de fonds publics viennent en aide aux médias depuis 2021, ce qui oblige, à mon point de vue, une objectivité irréprochable et un traitement indéfectiblement équitable à l’endroit de tous les candidats. Je ne sens pas ça. Allez-y ! Trouvez-moi un seul article ou reportage résolument négatif ou très critique à l’endroit de Bruno Marchand, un vrai et je me tais.

Mais le 3 novembre, si ça continue comme ça, on pourra dire qu’on a été battus par quoi?

Certains médias et le vote idéologique.

Sinon, prouvez-moi le contraire et ça presse !

Auteur