J’ai toujours été un idéaliste. J’ai souvent été déçu. Aujourd’hui, je le suis encore plus. J’essaie de comprendre ce que mon Québec est devenu et je n’y arrive plus. Chronique d’une crise d’identité… pour ce qu’il reste de celle-ci.

Les nouvelles nous apprennent que 11 enseignants se sont vus suspendus pour avoir installé un climat de violence physique, psychologique et de déni de réalité DANS UNE ÉCOLE PRIMAIRE de Montréal.

Dénoncer la situation a même valu à la députée libérale Marwah Rizqy des menaces, après s’être fait traiter de Marocaine de service par un prédicateur islamiste.

Je ne sais plus quoi penser.

J’ai des amis de toutes les confessions… toutes ! J’ai beaucoup de respect pour ces gens, malgré le fait que je ne crois en aucune religion. Pour moi, il y a probablement un Dieu mais sa personne comme ses règles ne correspondent pas à la version anthropomorphiste et exclusive que les différentes religions en ont faite.

Le vivre-ensemble doit être basé sur le respect de soi et des autres. Si le Québec ne s’était pas libéré de sa grande noirceur raciste et antisémite des années 40, bien peu de communautés y auraient trouvé une terre d’accueil. On serait blancs et catholiques. On a décidé plutôt de s’ouvrir aux autres, de les accueillir à la seule condition qu’ils respectent la raison pour laquelle ils ont pu venir s’établir ici : la liberté dans le respect des autres.

On assiste plutôt à des petits États dans l’État. On décide que les troubles d’apprentissage n’existent pas et que les difficultés scolaires sont de la fainéantise. On commet des crimes d’honneur. On dit aux enseignants qu’on n’a aucun problème à ce qu’ils frappent nos enfants à l’école. « C’est comme ça qu’ils font chez nous ». Chez-vous? Je croyais que chez-vous, c’était ici.

Évidemment, pour faire place à cet intégrisme, on a décidé que le mot Noël n’existait plus, entre autres. Me semble que le deal, c’était qu’on se faisait tous de la place, non? Je retirais mes crucifix et toi, tu ne les remplaçais par rien d’autre que de la bienveillance. C’était ça le deal. La religion, à la maison ou dans les lieux de culte et des valeurs communes pour les espaces communs.

Mais non. Faut renoncer à nos valeurs en plus.

Moi qui croyais que tu avais fui ton pays teinté d’intolérance, de dictature, de prisonniers politiques, d’exécutions sommaires et d’intégrisme religieux pour participer à notre projet d’un monde meilleur, ouvert, aimant, tolérant et bienveillant.

Ben non. Je me sens comme un gars que la blonde aime juste pour son argent mais qui s’en aperçoit une fois qu’elle est enceinte.

Il se sent trahi.

L’incompréhension, oui. Les regrets? Non. J’ai agi selon mes valeurs, celles auxquelles tu m’as promis d’adhérer quand tu as traversé la frontière. De mon identité, y m’reste plus grand chose… peut-être un vieux refrain de Paul Piché pis une canne de bines. Faudrait-tu en plus que j’en abandonne un des deux pour te faire plaisir?

C’est donc ben compliqué de s’aimer pis de se respecter, calisse…

Bonne journée à toutes et à tous, sans aucune exception. Paix, amour… et une victoire du Canadien cette semaine!

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