Le 23 mai 1977, dans les pages « Opinions » du Monde, 80 intellectuels français dont Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, signent un texte pour demander que la loi décriminalise les rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans.
Oui. Jean-Paul Sartre, celui qu’on étudie et qu’on admire. Et oui, Simone de Beauvoir, celle qui a même un institut qui porte son nom à l’Université Concordia qui offre, entre autres, via celui-ci, un programme d’études interdisciplinaires en sexualité. Non, ça ne s’invente pas.
On a débaptisé les Jutra, honni Edgar Fruitier et de nombreuses personnalités publiques à cause de leurs frasques pédophiles mais les intellos, on dirait que ça passe, que c’est correct. Ils nous servent un argumentaire à la con avec des mots de trente pieds de long et voilà leur nom à la tête d’un institut.

Sartre et De Beauvoir, c’était les Epstein et Maxwell du temps, des chasseurs, les Bonnie and Clyde de la pédo. On dédouane encore aujourd’hui ce genre de criminels parce qu’ils réussissent à convaincre les gens que ce n’est pas une question d’instinct animal mais bien de transcender l’enfant en soi, que le geste est et sera toujours accessoire, que l’esprit est au-dessus de ce quand même passage obligé qu’est l’attouchement… une bullshit qu’on ingère, l’air pensif pour bien paraître car elle sent le champagne et le caviar, parfois même l’absinthe.
Être un intellectuel nous dédouane de bien des choses. Les plaideurs en cour sont intelligents, tout comme les politiciens, toujours prêts à semer le doute dans nos esprits, nous dire de ne pas se fier aux apparences, qu’il y a une explication mais qu’on ne la comprend pas encore.
Certains vous diront qu’ils ont été kidnappés par des extraterrestres, d’autres feront des dérives identitaires nationalistes remplies de demies vérités. L’important, c’est de semer le doute avec un beau discours, l’apparence comme l’esprit tirés à quatre épingles et on peut nous faire avaler n’importe quelle ignominie. On nous parlera d’incompréhension, de désinformation, de nouveaux paradigmes, de la nécessité d’une liberté sans entrave (surtout la nôtre) et la première chose qu’on nous dira, c’est que les gourous ont le droit de s’écarter un peu du chemin car ils savent et nous, pas.
Méfiez-vous des grands mots élégants et rassurants. Voir son reflet dans un poignard doré qu’on nous offre n’en fait pas moins un poignard pour autant.