Ça y est, Donald Trump a décidé de « sévir » à l’endroit du Canada. Prétextant un déficit commercial, une frontière trop perméable aux migrants illégaux et au Fentanyl, problèmes fondamentalement mexicains, il punit tout le monde avec des tarifs de 25% sur toutes les exportations canadiennes à l’exception du pétrole (10%).

Qu’en est-il du déficit commercial allégué par le tonitruant président? Il est bien réel mais peu préoccupant quand on constate que celui-ci vient à l’avant-dernier rang chez les principaux pays partenaires d’affaires des USA. Le déficit avec le Canada est 1/8e de celui avec la Chine et 1/5e de celui avec le Mexique. Avec le Canada, c’est principalement la grande dépendance à notre pétrole qui plombe l’aile d’un certain équilibre. Cependant, l’énergie comme bien des produits que nous exportons sont source de profits puisqu’ils sont transformés et revendus bien plus cher par la suite.

Et la drogue? Et l’immigration illégale?

Le Fentanyl représente 0,2% de ce qui entre aux États-Unis, une infime portion quand on pense au nombre d’armes à feu qui arrivent ici de chez nos voisins du sud. Pour ce qui est de l’immigration, il y a des problèmes réels. Problèmes que nous avons vécu à l’inverse au Québec. Nous avons fermé le chemin Roxham et mis fin à un afflux de près de 40 000 migrants en 2023. Nous n’avons pas jeté le blâme sur les Américains et nous leur avons encore moins imposé des tarifs punitifs sur leurs exportations.

Ce qu’on comprend, c’est que Donald Trump se sert d’un problème essentiellement mexicain pour déplumer un peu plus le Canada. C’est un faux prétexte pour tenter de nous annexer ou au pire, de nous taxer et de nous intimider ad vitam aeternam.

Comment réagir à cela?

Ne rien faire, c’est accepter une tactique mafieuse et frauduleuse qui ne fera qu’ouvrir la porte à de nouveaux abus. « Qui ne dit mot consent » n’aura jamais eu autant de sens que maintenant. On parle de boycotter des bannières américaines. Pourquoi pas? Mais qui et quoi? Nos produits de tous les jours. Netflix, les produits alimentaires, Amazon, Pepsi, Coke, Starbucks, Lay’s et cie. Mais si ces entreprises embauchent des Canadiens? Leur sort ne sera pas pire que les 100 000 emplois qui risquent d’être perdus dans différents secteurs dont les alumineries au Québec.

Suite aux sanctions américaines et au départ de nombreuses bannières de l’Oncle Sam, la Russie a repris les usines et a continué d’avancer… difficilement mais quand même.

Avec Donald Trump, on ne peut pas répondre dans la dentelle. On ne peut pas se permettre d’être sur-nuancé. Il ne comprend que par l’intimidation et la brutalité.

Nous devons exiger de nos épiciers une identification claire des produits faits au Canada et venant de corporations canadiennes. Il existe des alternatives et si nous achetions tous du fromage Saputo au lieu du Kraft, les employés de cette dernière se replacerait chez nos compagnies québécoises.

Évidemment qu’on ne se rendra pas là. Le marché canadien est beaucoup moins compétitif que celui des USA. Sur le site de Hannaford USA, on trouve pas moins de 8 marques différentes, juste pour le ketchup et 12 chez Walmart USA. Une compagnie comme Heinz peut bien avoir une usine ici car la compétition est beaucoup moins grande, ce qui reflète la grande part de marché que représente notre pays pour elle.

Si Trump avait imposé des droits de 5% au Canada, il aurait été très difficile de justifier une entrée en guerre à condition que le Mexique ait une augmentation de 25%. Mais non. Même la Chine qui cause un déficit huit fois plus important que nous n’a que 10% de tarifs. C’est malhonnête, injuste et déconnecté de la réalité.

C’est pourquoi il faut résister. C’est pourquoi il faut frapper. Pour moi, Netflix, Amazon, Home Dépôt, Rona, Walmart, Starbucks, Kraft, Coke, Pepsi, Apple et Cie, c’est terminé jusqu’à ce que ça se règle.

T’es pas correct Moisan! Tu manques de jugement! Ah oui? Qui s’est formalisé que Spotify tue les petits artistes, que la mondialisation ferme les journaux et les salles de nouvelles, que l’IA soit en train de mettre tous les communicateurs au chômage? PERSONNE. Tout cela pour la cause de VOTRE portefeuille.

Moi, pour la cause de mon identité et de mon pays et surtout, au nom de la vérité, de la justice et des faits, je boycotte, point.

Bonne journée !

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