L’ex-maire de Québec fait une fois de plus la manchette mais cette fois, pour cette série intitulée « Qui veut encore faire de la politique? ». Devenus de véritables paratonnerres sous-payés, victimes des réseaux sociaux et des médias, les politiciens se font rares. On les comprend.
Le climat est effectivement toxique. Mais ne l’a-t-il pas toujours été? La seule différence est qu’aujourd’hui, la population peut s’exprimer librement et publiquement dans un environnement malheureusement non règlementé.
Avant, c’était le politicien qui avait l’exclusivité du crachoir. Comment Monsieur Labeaume traitait-il avec la dissidence? Avec courtoisie et gentillesse? Toujours? Ah ouin? Hé bien…
Le climat actuel, c’est un peu la Révolution française sur le web avec ses dérapages et une guillotine numérique se fait aller pas mal, mettons. C’est le free for all mais en même temps, le trop plein était pas mal plein. Où se trouvait le citoyen? Nulle part. Même les séances du Conseil de Ville de Québec à la télé s’arrêtaient juste avant la période de questions des gens. On occultait au max les préoccupations de M. et Mme tout le monde.
Après tout, ils n’avaient qu’à ne pas voter pour nous à la dernière élection.
Aujourd’hui, la politique, c’est beaucoup de problèmes car les politiciens, comme les médias, ne contrôlent plus le message comme avant. Se watcher 24/7 est effectivement invivable pour l’élu. À chaque matin il se réveille en allant voir les journaux et les réseaux sociaux en se disant : qui va y passer aujourd’hui, pourquoi et où?, comme une gazelle, un matin d’Afrique, dans la savanne parsemée de lions affamés.
Des solutions
Premièrement, vivement une authentification numérique des gens. Les réseaux sociaux ne doivent plus être ce corridor d’école secondaire où on entend crier « Tapette! » sans savoir qui l’a dit. Les Meta de ce monde entretiennent ce flou car une identité assumée et imputable verrait leur nombre d’utilisateurs chuter de façon dramatique. On entretien ce mal pour le bien d’entreprises qui carburent aux clics. Eau de rose ou eau de charogne, un clic c’est un clic.
Deuxièmement, les médias doivent prioriser l’intérêt public et non ce qui intéresse les gens. On a 40 jours pour prendre une décision lourde de conséquences qui nous engagera pour quatre ans et on parle du gars qui n’a pas payé ses tickets ou l’autre qui a fait une chanson du parti avec l’IA. De plus, la couverture doit se faire de façon totalement objective, les médias bénéficiant maintenant de millions de l’État pour les garder en vie. Ils sont devenus en partie publics et ne peuvent plus se comporter comme des médias privés, défendant en parallèle l’agenda corporatif de ses décideurs et propriétaires.
Troisièmement, les politiciens doivent faire un examen de conscience par rapport à ce qu’ils promettent pour être élus et ce qu’ils livrent vraiment. Chaque campagne devient l’occasion de surenchères de promesses qui se perdent de façon circonstancielle ou préméditée, on a qu’à penser au 3e lien… Beaucoup de politiciens sont obligés de « remercier » ceux et celles qui ont contribué à leur ascension au pouvoir, que ce soit des firmes de communication ou des collecteurs de fonds. Aujourd’hui, on s’en rend compte. Ne me faites pas croire que le nombre effarant de commissions d’enquête sur la corruption ou la mauvaise gestion des fonds publics ne rendent pas les gens complètement désabusés face à la classe politique.
Je le dis souvent, j’ai l’impression que ce sont les Lavigueur qui auraient remporté un gros lot de plusieurs milliards de dollars. On est fébrile et on a un chéquier qui semble inépuisable. C’est une équation qui mène au gouffre, assurément.
En conclusion
L’implication citoyenne doit redevenir noble, tout comme sa civilité. En 2025, on n’a plus peur ni de Dieu, ni de l’enfer alors on frappe sans craindre les conséquences. On s’en fout. Du côté médiatique, on se permet des largesses car on sait que peu de gens ont les moyens de rétablir légalement leur réputation alors on frappe pour donner un bon show d’abord. Et les réseaux sociaux deviennent l’octogone du UFC de tout ça… sans arbitre en plus.
Beau portrait d’une responsabilité partagée que personne ne veut assumer.
