Le passage de Mathieu Bock-Côté à Tout le monde en parle fait encore jaser. Les gens sont indignés par l’attitude « agressive » de l’invité. D’autre part, une partie de l’auditoire sympathique au polémiste parle d’un piège, d’un regrettable dîner de con.

J’ai regardé l’entrevue en fait, mieux que ça, comme j’étais sur la route entre Montréal et Québec, je l’ai écoutée comme on écoute la radio. Y’avait rien à fouetter un chat. Bock-Côté avait évidemment un ton insistant et alarmiste. Après tout, il a un livre à vendre et ce n’est pas en disant que tout va bien que celui-ci va se retrouver dans les mains d’un client à la caisse chez Archambault.

Il y avait tout simplement un décalage entre les gens. Le seul qui a su se risquer avec succès et à établir une réelle communication avec le Bock, c’était Serge Denoncourt. Normal, il est supérieurement intelligent, articulé et parfois très abrasif.

Je ne dis pas que Lepage et Rousseau ne sont pas brillants. Je crois qu’ils ont choisi de tempérer, choisi leurs combats face à quelqu’un de passablement entêté. Au fond, Bock-Coté était un mal nécessaire pour augmenter le nombre d’auditeurs de façon importante et créer un buzz. Ça a eu l’effet escompté.

Mais Jean-Sébastien Girard… J’ai beaucoup ri. En fait, ça a pris cet événement médiatique pour que je me souvienne de son nom dont je ne me rappelais jamais. J’ai toujours eu des réserves à l’endroit de ce chroniqueur, trouvant ses propos très pipi, caca. Ça me posera toujours un problème quand ceux-ci sont diffusés à mes frais dans une société d’État comme Radio-Canada. Du rire facile, des niaiseries, des enfantillages et au ras des pâquerettes quant à la densité et la pertinence de ses propos, à mon point de vue. Face à l’offre infinie en humour, comme les expansions de la LNH, normal que le talent finisse par se diluer. C’est pas compliqué, je l’aperçois, je change de poste. Je ne le déteste pas, là. Il est sûrement bien fin dans la vie mais son mutisme, après un échange avec Bock-Côté, pourtant très fa-fa pour n’importe quel étudiant de première année en science po ou n’importe quel quidam qui s’informe un minimum, a confirmé mon analyse de ce communicateur à la plume légère.

Jean-Sébastien a pogné son Waterloo médiatique. Il lui est finalement préférable de rester dans les généralités sans conséquences… ça lui va nettement mieux.

Bock-Côté, lui, est dense comme une planche de merisier et a la tête aussi dure. C’est un spécialiste de la plupart des sujets dont il parle et c’est un risque d’oser échanger avec lui. Un risque qu’il faut assumer au lieu de jouer à la victime, après coup.

Même chose pour ceux et celles qui défendent le polémiste. Si Bock-Côté voulait de la complaisance, il n’avait qu’à se filmer seul chez lui ou à se faire interviewer par une IA qui se serait gargarisée de sa prose toute sauf posée, douce et romantique.

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