On estimait à environ 150 000$ les revenus liés à la taxe sur les chats de Québec en 2024. Sans le savoir, ces derniers ont contribué à financer la chic assermentation du Conseil municipal en fin de semaine. Après une campagne historiquement sale, vous me direz que ce « nettoyage » n’était pas un luxe.

Les gens aiment les couronnements, le chic, les histoires médiévales d’intrépides chevaliers. En 2025, rien n’a vraiment changé, si ce n’est que les chats aussi ont payé.

Avant de déserter ce que j’appelais et appelle encore ce cirque électoral et médiatique, ma première remise en question n’a pas eu lieu lors d’un point de presse où nous étions tour à tour les pigeons d’argile de certains scribes. Non. C’était lors du dépôt officiel de nos candidatures.

Je n’avais jamais mis les pieds à l’Hôtel de Ville de Québec. On venait de terminer un point de presse sur St-Roch et l’itinérance. J’entre dans un palais avec un plafond doré dans la pièce où nous étions, des agents de sécurité qui avaient plus l’air de domestiques et un décorum qui aurait fait pâlir une église.

Je me suis dit : Quel lieu de déconnexion citoyenne. J’en avais mal au coeur. Ce n’était pourtant que la seigneurie des vidanges, du déneigement, de l’eau potable, du transport et de la police… Mais non, un château rempli d’élus, portés au pouvoir par des taux anémiques de participation électorale.

J’avais l’impression d’entendre le pape parler de compassion dans sa chapelle à 5 milliards.

Je me suis dit : Je travaillerai peut-être ici un jour mais je n’appartiendrai jamais à ce lieu ni à ces gens ni à ce système bourgeois et hautain. C’était pour moi le début de la fin.

Mais non, on nous parle du bon peuple de qui on veut s’occuper. On laisse pourtant des infrastructures à l’abandon mais on n’hésite pas à demander aux chats de payer 25 000$ pour la participation de Québec au marché de Noël de Paris, entre autres. Les chats ont le dos large.

La Ville n’en est pas à ses premiers paradoxes. Elle interdira d’une main les feux de foyer tout en encourageant de l’autre, des feux d’artifices au-dessus du fleuve, polluant ce dernier de métaux lourds et de nombreux produits toxiques. On veut endiguer l’étalement urbain en limitant les constructions sur notre territoire. À peine la frontière franchie, elles reprennent de plus belle, contribuant à des milliers de long trajets automobiles polluants venant d’aussi loin que St-Raymond en direction du centre-ville de Québec. Pas grave… On marchande constamment avec nos valeurs, testant quotidiennement l’élasticité de celles-ci.

Je regardais le bal aux nouvelles, hier et je voyais même le chef de l’opposition ne pas se formaliser de tout ce luxe au bénéfice de quelques uns seulement, l’inverse de ce qu’il a pourtant martelé depuis des mois sur toutes les tribunes.

Tous les VIP étaient là et pourtant, il n’y avait même pas un chat.

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