Le Parti Libéral du Québec est en déroute. La Presse compte pas moins de quatre journalistes sur l’affaire. Il y aurait vraisemblablement eu du fling-flang lors de la dernière course à la chefferie.
En 2010, le musicien que je suis avait écrit une chanson en anglais qui s’intitulait « Being Richard Nixon » et qui soulignait les doubles-standards en politique. « Ils l’ont tous fait mais ils te blâment toi. On se sent tous pareil dans la peau de Richard Nixon ».
Je crois sincèrement Rodriguez lorsqu’il affirme qu’il n’était pas au courant de certains faits. Andrée P. Boucher a basé toute son intégrité de politicienne là-dessus. Elle ne voulait pas toucher à un sou ni en entendre parler. Beaucoup de figures politiques s’isolent ainsi, se tiennent loin des magouilles et restent blancs comme neige.
Il y a cependant une différence entre ne pas être au courant et ne pas vouloir le savoir. C’est là que le chef perd des plumes si ça tourne mal car il devait le savoir, c’est son devoir, c’est lui le patron.
Alors arrêtons de se donner bonne conscience en se disant qu’on va se débarrasser de la pomme pourrie dans le panier. C’est ce dernier qui est pourri de bord en bord. Le financement des partis politiques est une blague, continuellement contournée par de l’argent comptant glissé dans de belles et discrètes enveloppes, données loin des regards où à la fin d’un party quand tout le monde est trop saoul pour se rendre compte de quoi que ce soit. Mais quel est l’intérêt de tricher comme ça?
Imaginez passer un examen du ministère et qu’on vous disait que si vous obtenez 100%, on vous donne 100 000$. Vous avez la possibilité de tricher. Vous faites quoi?
C’est payant le gouvernement, peu importe le palier. Est-ce que Pablo, lui-même, a triché? Non. Sa gang, probablement. Mais comme les Libéraux sont un peu les mal aimés de bien des gens, y compris des médias, Pablo est le Richard Nixon de l’histoire avec qui on veut faire un exemple.
Mais qui serait Kennedy? Le maire de Québec, Bruno Marchand serait un excellent candidat pour cette lamentable pièce de théâtre. Faites le tour de la presse écrite depuis juin et trouvez-moi un article négatif à son endroit. Le gars a promis 100 millions de dollars sur 3 ans pour le quartier St-Roch. Finalement, après vérification, c’est 15 ans. Imaginez le médecin qui dit à un patient que d’ici 3 ans, on aura le remède à sa maladie. Deux jours plus tard, on lui dira finalement que le médoc sortira après sa mort. C’est grave?
Non c’est pas grave. C’est écrit que c’est pas grave. Et y’en a même qui n’ont rien écrit du tout.
Le règlement du DGE stipule qu’aucune affiche électorale ne doit être installée avant 20h. L’équipe d’un candidat est déployée sur le terrain et à sa grande surprise, la majorité des affiche de l’équipe de Bruno sont déjà posées. C’est grave?
Non c’est pas grave. C’est Bruno, pas Pablo… avez-vous compris la différence?
Quand on aime, on ferme les yeux. De cette façon, on n’est jamais déçu.
Mais quand on ne t’aime pas, tu dois surveiller chacun de tes pas et même à ça, on risque de t’en inventer.
Comme Nixon, Pablo va dire qu’il n’est pas un criminel. Moi je vais le croire. Son équipe a joué la game qui se joue. Mais il n’est pas aimé, Pablo, même dans son propre parti. Il a donc moins le droit de jouer. C’est ça, la cour d’école qu’est notre société.
Je termine ma chanson en disant:
« T’as beau courir aussi vite que le train, si t’es pas dedans, ça donne rien. »